Letter from Paul Cézanne to Emile Bernard dated 21 September 1906 (4 pages)

Maker

(author)
1839-1906

Title

Letter from Paul Cézanne to Emile Bernard dated 21 September 1906 (4 pages)

Date of Production

21 September 1906

Medium

ink on paper

Accession Number

MS.1932.SC.1.9

Mode of Acquisition

Samuel Courtauld, gift, 1934

Credit

The Courtauld, London (Samuel Courtauld Trust)

Copyright

Work in the public domain

Location

Not currently on display

Keywords






Provenance

Gift from Samuel Courtauld, October 1934

Exhibition History

Cezanne. Masterpieces from the Courtauld Gallery, KODE, Bergen, Norway, 16/07/2021-10/10/2021

Masterpieces of Impressionism from The Courtauld Gallery, Tokyo Metropolitan Art Museum, Tokyo, Japan, 10/09/2019-15/12/2019; Aichi Prefectural Museum, Nagoya, Japan, 03/01/2020-15/03/2020; Kobe City Museum, Kobe, Japan, 28/03/2020-21/06/2020

The Courtauld Collection. A Vision for Impressionism, Louis Vuitton Foundation, Paris, 20/02/2019-17/06/2019

Literature

The Courtauld Cézannes, The Courtauld Gallery, London, 2008
cat. no. B9
pp. 164-165

Danchev, Alex, The Letters of Paul Cézanne (Los Angeles: Getty Publications, 2013)
cat. no. 269
p. 373

Inscriptions

Aix, 21 septembre 1906 Mon cher Bernard, Je me trouve en un tel état de troubles cérébraux, dans un trouble si grand, que j'ai craint à un moment que ma frêle raison y passât. Après les terribles chaleurs que nous venons de subir, une température plus clémente a ramené dans nos esprits un peu de calme, et ce n'était pas trop tot, maintenant il me semble que je vois mieux et que je pense plus juste dans l'orientation de mes études. Arriverai-je au but tant cherché, et si longtemps poursuivi. — Je le souhaite, mais tant qu'il n'est pas atteint, un vague état de malaise subsiste, qui ne pourra disparaître qu'après [avoir]* que j'aurai atteint le port, soit avoir réalisé quelque chose se développant mieux que par le passé, et par là-même devenant probant de théories, qui, elles sont toujours faciles, il n'y a que la preuve à faire de ce qu'on pense, qui — présente de sérieux obstacles. Je continue donc mes études, — mais je viens de relire votre lettre et je vois que je réponds toujours à côté. Vous voudrez bien m'en excuser, c'est je vous l'ai dit, cette constante préocupation du but à atteindre qui en est la cause. — J'étudie toujours sur nature, et il me semble que je fais de lents progrès. Je vous aurais voulu auprès de moi, car la solitude pèse toujours un peu. Mais je suis vieux, malade, et je me suis juré de mourir en peignant, plutot que de sombrer dans le gatisme avilissant, qui menace les vieillards, qui se laissent dominer par des passions abrutissantes pour leurs sens. — Si j'ai le plaisir de me retrouver un jour avec vous, nous pourrons mieux de vive voix nous expliquer. Vous m'excuserez de revenir sans cesse au même point, mais je crois au développement logique de ce que nous voyons [et ressentons]** par l'étude sur nature, quitte à me préocuper des procédés ensuite, Les procédés n'étant pour nous que de simples moyens pour arriver à faire sentir au public ce que nous ressentons nous-même et à nous faire agréer. Les grands que nous admirons ne doivent avoir fait que ça. {Un bon souvenir de l'entêté macrobite qui vous serre cordialement la main. P. Cézanne} []* avoir erased []** added above main text {as published in previous editions of the letters; MS missing}

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